La célébration de vie de mon ami Pierre a
eu lieu au salon funéraire du cimetière de Beechwood. Après une courte prière, son
épouse, ses frères et sœurs, leurs conjoints et conjointes, les petits enfants,
un prêtre ami de la famille ont tous dit quelques mots au sujet de leur
relation avec lui. Ensuite, nous avons visionné un montage de photos et de vidéos.
Le tout aurait pu paraitre très long mais s’est déroulé rapidement. En une
heure la prise de parole de chacun, les images, la vidéo de Pierre interprétant
« Toujours plus haut, toujours plus loin » de Jean-Pierre Ferland dans
un spectacle amateur – tout cela dessinait peu à peu les traits du visage de mon
cher ami. Je me souviendrai toujours du partage qu’a faite une de ses petites filles
au sujet de son « pépère ». Elle nous a dit qu’elle croyait que
chacun des petits enfants avait hérité de talents ou de qualités de leur
grand-père. Elle a ensuite énuméré ceux qu’elle voyait en elle-même et dans
chacun des autres petits-enfants. Ses paroles visaient juste : sa
description était bien celle de celui que j’ai appris à connaitre pendant les plus
de 10 ans de notre amitié.
La deuxième célébration, les funérailles de
ma belle-mère Eva, s’est déroulée de façon plus traditionnelle : l’accueil
des visiteurs par la famille au salon funéraire, une célébration de la parole
avec eucharistie à l’église suivi d’un goûter. Pat, le fils d’Eva a fait l’éloge
funèbre. En préambule, il nous a dit que sa mère l’avait averti de ne pas
parler d’elle parce que ce qui comptait c’était la famille et non pas elle. Pat
n’avait pas à s’inquiéter d’aller à l’encontre des souhaits de sa mère : tout
ce qu’il a dit d’elle parlait en même temps de la grande famille d’Eva – il est
impossible de faire autrement parce que Eva était et demeure le cœur vivant de
cette famille. Elle sera toujours dans ma mémoire la maman qui se réjouit et se
préoccupe de ses enfants, de ses petits-enfants, de ses arrière-petits-enfants
ainsi que tous ceux que, comme moi, elle a « adopté » et entouré d’amour
au cours de sa longue et belle vie.
La fête de famille a eu lieu le lendemain
des funérailles de Eva chez Michel Babin. Nous étions une quinzaine : des frères
et sœurs, des cousins et cousines, un beau-frère, des amis, des enfants et des petit-enfants
et même deux chiens du voisinage rassemblés pour fêter. Les conversations
autour d’un verre de bière ou de vin, le rire et les jeux des petits enfants,
le repas simple mais délicieux, la joie de se retrouver et d’être ensemble pour
quelques heures… tous étaient au rendez-vous. Après cette fête, je me suis
demandé : si Pierre et Eva étaient les « cœurs battants » qui rassemblaient
les gens, quel était celui qui nous rassemblait chez Michel. Celui d’Hélène, la
sœur de Diane et l’épouse de Michel, décédée depuis plus de vingt ans? Celui de
Rolande, la mère de Diane décédé en 1975? Sans doute les deux.
Ce dont je suis certain c’est que le « cœur
battant » qui nous rassemblait dans toutes ces célébrations était bel et
bien vivant parce qu’il était celui d’un amour qui ne peut pas mourir. Je
reverrai un jour Pierre, Eva, Rolande et Hélène et nous pourrons alors à
nouveau célébrer cet amour.
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