Récemment, en préparation pour des rencontres d’équipes SASMAD, j’ai trouvé un texte de F. Chagneau sur la prière qui me semblait approprié pour entamer ces rencontres. Voici un extrait de ce texte :
« Connaître
Dieu, ce n’est pas entrer en possession de l’idée de Dieu. C’est se laisser
rencontrer par QUELQU’UN qui envahit toute notre intimité. Connaître Dieu,
c’est chercher Son Visage dans le recueillement de la prière. La prière est une
recherche explicite du Visage de Dieu.
Contempler le
Visage de Jésus-Christ dans le secret de la prière c’est avoir la révélation
d’une Présence, c’est avoir la révélation de l’Amour, c’est apprendre à se
laisser aimer par Lui, c’est apprendre à vivre en son intimité, c’est goûter le
vrai bonheur.
C’est dans le
recueillement et la prière que se révèle le vrai Visage de Jésus. »
Je me suis pourtant demandé pourquoi utiliser
ce texte plutôt qu’un autre qui reflèterait davantage le temps de l’Avent dans
lequel nous nous trouvons. Ce texte de Chagneau habite ma prière depuis
plusieurs jours et voici ce qu’il semble me dire.
Une personne bénévole SASMAD est appelé à être
le visage de Jésus pour les personnes malades ou âgées qu’elle visite. Pour
répondre à cet appel, il ne suffit pas de jouer un rôle, comme les acteurs de l’antiquité
grecque qui mettaient des masques pour représenter les personnages qu’ils
jouaient. Il faut que mon visage devienne celui de Jésus et que ce soit lui qui
en moi accueille, écoute et aime la personne que je visite. On
ne peut pas improviser cela. Il n'est pas suffisant de simplement se dire, « Aujourd’hui, je serai le visage de Jésus quand je
rencontrerai monsieur Untel ou madame Unetelle. » Pour être le visage de Jésus
en réalité il faut beaucoup plus que cela.
Il y a un petit conte que j’ai lu quand j’étais
étudiant à l’université et dont j’oublie l’auteur. Il m’est remonté en mémoire
en méditant sur cette question :
Un jeune berger
menait souvent ses brebis dans une vallée qui se trouvait au pied d’une petite
montagne. Il aimait cet endroit parce que le pâturage y était abondant. Mais ce
qui l’attirait surtout était le visage d’homme que le vent et la pluie avaient sculpté
dans un rocher sur le flanc de la montagne. Ce visage fascinait le jeune garçon
et il passait des heures à le contempler.
Les années
passèrent. Un jour, alors que le berger se penchait pour boire dans un étang,
il vit la face de l’homme dans le rocher. Il se retourna pour mieux la voir,
mais elle n’était pas derrière lui. Le berger se souvint alors qu’il était très
loin de la vallée qu’il aimait fréquenter. Il regarda de nouveau dans l’eau
calme de l’étang et constata que le visage qu’il y avait entrevu était le sien.
Il était devenu ce qu’il avait si longuement contemplé.
Prier, ce n’est pas « dire des prières »,
c’est un face à face avec Jésus. C’est être, littéralement, « fasciné »
par lui et passer du temps avec lui pour découvrir petit à petit les traits de
son visage : sa tendresse, sa compassion, son humilité… Plus nous faisons
cela, plus nous laissons le Seigneur nous transformer en faisant « briller
son visage » sur le nôtre. Notre visage devient alors graduellement la transparence du visage de Jésus pour les personnes que nous rencontrons.
C’est l’Esprit qui sculpte les traits du visage de Jésus sur le nôtre et nous fait devenir semblable à Lui quand, jour après jour et année après année, nous prions et nous ouvrons notre cœur à la Parole de Dieu.
Ce texte de Chagneau est donc certainement approprié pour l'Avent. Il nous invite à attendre en prière une nouvelle naissance de Jésus, celle qui advient quand notre visage devient semblable au sien.
“Que le Seigneur
te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en
grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !”
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