Ronald Rolheiser, dans son livre Domestic Monastery, relate une conversation entre l’auteur Nikos Kazantzakis et un moine âgé, le père Makarios. Kazantzakis demande au moine s’il combat toujours le démon. Celui-ci répond, « Non, parce que lui et le démon sont tous deux devenu trop vieux et que le démon est maintenant trop faible pour se battre. » Le vieillard ajoute, « Mon combat est maintenant avec Dieu. » Kazantzakis, étonné, s’exclame, « Avec Dieu! Et vous espérez gagner? » Et le moine réplique, « J’espère perdre, mon enfant. Mes os m’accompagnent toujours et ils continuent à résister. »
Pendant une homélie, un prêtre de la
paroisse à laquelle j’appartenais nous a dit, « Le péché colle à ma peau. »
C’était une autre façon de dire la même chose qu’exprimait le vieux moine
Makarios. Saint Paul parlait de la même réalité quand il écrivait, « Je ne
fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais
pas. » (Romains 7, 19) C’est aussi ce que je ressens parfois.
La tentation qui me guette alors est de me
dire, « Est-ce que j’aime vraiment Dieu si je suis ainsi? » Ce n’est
pourtant pas la bonne question à poser. Il n’y a pas d’issue à cette question.
En la posant, je risque de rester enfermer en moi-même – rester dans mon
enfer-mement. La bonne question est, « Est-ce que la miséricorde de Dieu
est assez grande pour envelopper même mon péché ? »
La « Bonne Nouvelle » c’est que
je suis invité à donner non pas uniquement ce que j’ai mais tout ce que je n’ai
pas aussi et cela inclus mon péché et toutes mes faiblesses. "Donner de
mon indigence » (Marc 12,44) à Dieu c'est lui permette de
l’envelopper de sa miséricorde.
Ma pauvreté, mon impuissance et mon
indigence radicale ne sont pas un mur qui se dressent entre moi et Dieu. Elles
sont la porte d’accès au Royaume du Père. J’arrive devant Dieu les mains vides.
Cette indigence me permet de tout recevoir de Lui. Alors seulement
puis-je tout Lui donner en retour.
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