Quand je me suis présenté au centre de
vaccination mercredi, la personne à la réception m’a accueilli en anglais
seulement mais m’a demandé si je voulais faire l’enregistrement en anglais ou
en français. J’ai évidemment opté pour le français. Une fois l’enregistrement
complété, on m’a dirigé vers un jeune homme qui avait la tâche de m’assigner la
personne qui injecterait le vaccin. Le jeune homme m’a demandé non pas en quelle langue je préférais être servi, mais si cela me dérangerait d’être servi en
anglais parce qu’il n’y avait pas beaucoup de personnel francophone. Comme d’habitude
dans ce genre de situation, j’ai ressenti une légère impatience en entendant sa
question. Le jeune homme était anglophone et se débrouillait avec difficulté en
français. J’ai résisté à la tentation de lui dire, « Et toi, comment te
sentirais-tu si on te demandait si tu voulais être servi en français dans un
service qui, légalement, devrait être offert dans les deux langues. Ne comprends-tu
pas le manque de respect sous-jacent à ta question. » J’ai hésité en
sachant que si j’insistais pour le français, je risquais d’attendre plus
longtemps. J’ai tout de même dit que, si c’était possible, je préférerais pouvoir
faire la démarche en français. Heureusement, une infirmière francophone était
disponible immédiatement.
Vendredi, Diane et moi nous sommes
présentés ensemble au même endroit pour recevoir le vaccin contre la grippe.
Cette fois, la personne à la réception ne parlait pas du tout français mais
nous a tout de même demandé notre préférence quant à langue dans laquelle nous
voulions être servis. Notre réponse nous a mérité une attente de quelques minutes.
Ensuite, il y avait un document à remplir qui, d’après la personne qui nous l’a
remis, n’existait qu’en anglais. Quand Diane a insisté pour qu’on lui trouve
une version française, une des personnes à l’accueil est allé vérifier ailleurs
et, quelques minutes plus tard, est revenue avec le formulaire en français. Une
fois celui-ci rempli, nous nous sommes dirigés vers l’étape suivante. Une autre
personne unilingue anglophone nous attendait et nous a dit que nous risquions une
attente assez longue parce que l’infirmière (une seule?) qui parlait français
était très occupée. Au bout d’une minute, on nous a dit qu’un des médecins
disponibles se « débrouillait » en français et que son assistante parlait
le français. À notre grande
surprise, le médecin en question était notre médecin de famille, celui que nous
consultons depuis plus de vingt ans. Nous ne savions pas qu’il parlait
français. Il nous a adressé la parole dans un français hésitant, mais
relativement bon. Il nous a expliqué qu’il avait fait toutes ses études en français,
et qu’à son arrivée à Ottawa il avait travaillé dans un centre médical
francophone. Toutefois, ses confrères de travail, en détectant son léger accent
anglais, lui adressait automatiquement la parole en anglais. Il a vite perdu le
français qu’il avait acquis en faisant ses études.
Quelle tristesse de constater que le «
manque de respect » que j’ai ressenti mercredi dernier n’émane pas
uniquement des anglophones qui ne comprennent pas l’importance de pouvoir
s’adresser dans sa propre langue, mais est aussi celui de francophones qui,
comme moi je le fais malheureusement parfois, ne respectent pas toujours les
efforts honnêtes d’anglophones pour communiquer avec nous dans notre langue.
No comments:
Post a Comment