Monday, 28 August 2023

Prier le Notre Père


La parole de Dieu est une semence qui porte le fruit que Dieu veut qu’elle porte :

« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » Isaïe 55, 11-12

 Quand je prie le « Notre Père », c’est sur cela que je m’appuie. Je ne dis pas seulement les mots d’une prière apprise par cœur dans mon enfance. Je laisse cette parole de Dieu, celle que Jésus nous a donné en cadeau, pénétrer en moi et dans tout ce que je vis. Cette prière est la graine plantée qui est en train de germer et portera incontestablement son fruit en son temps parce que Dieu est fidèle et n’abandonne jamais l’oeuvre qu’il a déjà entamée. Dire le « Notre Père » c’est accueillir Dieu et tout ce qu’il fait pour nous.

Au commencement, il suffisait à Dieu de dire, « Que la lumière soit. » Et elle fut.

Aujourd’hui encore, il nous suffit de redire avec Jésus,

« Notre Père » et nous sommes filles, nous sommes fils de Dieu;

Il suffit de demander, « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » et nous lui donnons la première place dans notre cœur.

Il suffit de répéter avec Jésus, « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. » et nous sommes comblés de tout ce qui est nécessaire pour faire grandir la vie en nous.

Il suffit de prononcer les mots, « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi… » et nous entrons dans la miséricorde de Dieu.

Il suffit de murmurer, « Ne nous laisse pas entrer en tentation… délivre nous du mal. » et les ténèbres se dissipent, l’aube se pointe à l’horizon.

Prier le « Notre Père » c’est faire écho au désir le plus profond de Dieu pour nous. Comment une telle prière pourrait-elle demeurer sans réponse? 

Friday, 26 May 2023

Venez les bénis de mon Père…

J’ai longtemps pensé, comme bien d’autres le font, que cette « bénédiction » du Père était une conséquence de mes « bonnes actions », une récompense en retour de services rendus. Mais cette façon de penser est évidement une fausse perception et n’était pas celle de Jésus. L’invitation qu’il lançait sans cesse à ces disciples, et qu’il nous lance encore aujourd’hui, est celle d’aimer comme lui nous a aimé.  Cet amour-là est entièrement gratuit, « no strings attached » diraient nos amis anglophones. Il ne s’achète pas, pas même avec les meilleures des « bonnes actions. » Il ne se vend pas non plus; il n’exige rien en retour de celui qui est aimé. L’amour ne se marchande pas. Mais alors, en quoi consiste cette bénédiction dont Jésus nous parle en Matthieu 25?

Quand j’ouvre mon cœur pour accueillir la personne qui est dans le besoin, quand j’accepte d’aller à sa rencontre, j’ouvre en même temps mon cœur à Jésus qui s’identifie à cette personne : « c’est à moi que vous l’avez fait. » Un cœur ouvert à l’autre est un cœur ouvert à Dieu. Quand cette ouverture se crée, Dieu peut y verser son propre amour : « l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit. » (Romains 5,5) Alors seulement m’est-il possible d’aimer « comme Jésus », avec son propre amour. Cet amour me pénètre, me traverse et se déverse dans la personne que je visite. C’est ainsi que je deviens un canal de cet amour.

L’héritage qui nous est offert, le « Royaume de Dieu », ne se trouve sur aucune carte géographique. Ce Royaume est là où l’Amour règne. Ce Royaume est notre cœur habité et traversé par Dieu qui est Amour. C’est cela qui est la source de notre « bénédiction », de notre bonheur. Est béni celui ou celle en qui l'Amour demeure.

Tuesday, 23 May 2023

Un coeur qui bat et qui rassemble

Dans la dernière semaine je suis allé à deux funérailles et à une fête de famille. Les trois étaient bien différents les uns des autres mais avaient tous quelque chose en commun : un cœur qui rassemblait une famille.

La célébration de vie de mon ami Pierre a eu lieu au salon funéraire du cimetière de Beechwood. Après une courte prière, son épouse, ses frères et sœurs, leurs conjoints et conjointes, les petits enfants, un prêtre ami de la famille ont tous dit quelques mots au sujet de leur relation avec lui. Ensuite, nous avons visionné un montage de photos et de vidéos. Le tout aurait pu paraitre très long mais s’est déroulé rapidement. En une heure la prise de parole de chacun, les images, la vidéo de Pierre interprétant « Toujours plus haut, toujours plus loin » de Jean-Pierre Ferland dans un spectacle amateur – tout cela dessinait peu à peu les traits du visage de mon cher ami. Je me souviendrai toujours du partage qu’a faite une de ses petites filles au sujet de son « pépère ». Elle nous a dit qu’elle croyait que chacun des petits enfants avait hérité de talents ou de qualités de leur grand-père. Elle a ensuite énuméré ceux qu’elle voyait en elle-même et dans chacun des autres petits-enfants. Ses paroles visaient juste : sa description était bien celle de celui que j’ai appris à connaitre pendant les plus de 10 ans de notre amitié.

La deuxième célébration, les funérailles de ma belle-mère Eva, s’est déroulée de façon plus traditionnelle : l’accueil des visiteurs par la famille au salon funéraire, une célébration de la parole avec eucharistie à l’église suivi d’un goûter. Pat, le fils d’Eva a fait l’éloge funèbre. En préambule, il nous a dit que sa mère l’avait averti de ne pas parler d’elle parce que ce qui comptait c’était la famille et non pas elle. Pat n’avait pas à s’inquiéter d’aller à l’encontre des souhaits de sa mère : tout ce qu’il a dit d’elle parlait en même temps de la grande famille d’Eva – il est impossible de faire autrement parce que Eva était et demeure le cœur vivant de cette famille. Elle sera toujours dans ma mémoire la maman qui se réjouit et se préoccupe de ses enfants, de ses petits-enfants, de ses arrière-petits-enfants ainsi que tous ceux que, comme moi, elle a « adopté » et entouré d’amour au cours de sa longue et belle vie.

La fête de famille a eu lieu le lendemain des funérailles de Eva chez Michel Babin. Nous étions une quinzaine : des frères et sœurs, des cousins et cousines, un beau-frère, des amis, des enfants et des petit-enfants et même deux chiens du voisinage rassemblés pour fêter. Les conversations autour d’un verre de bière ou de vin, le rire et les jeux des petits enfants, le repas simple mais délicieux, la joie de se retrouver et d’être ensemble pour quelques heures… tous étaient au rendez-vous. Après cette fête, je me suis demandé : si Pierre et Eva étaient les « cœurs battants » qui rassemblaient les gens, quel était celui qui nous rassemblait chez Michel. Celui d’Hélène, la sœur de Diane et l’épouse de Michel, décédée depuis plus de vingt ans? Celui de Rolande, la mère de Diane décédé en 1975? Sans doute les deux.

Ce dont je suis certain c’est que le « cœur battant » qui nous rassemblait dans toutes ces célébrations était bel et bien vivant parce qu’il était celui d’un amour qui ne peut pas mourir. Je reverrai un jour Pierre, Eva, Rolande et Hélène et nous pourrons alors à nouveau célébrer cet amour.

Tuesday, 21 March 2023

Le cadeau et l'emballage

Depuis quelque temps, j’apporte la communion à une amie qui, à cause de sa santé, ne peut plus se déplacer pour aller à l’église. Dimanche dernier, le 19 mars, je suis allé la voir comme d’habitude.  Elle m’a confié que la douleur avec laquelle elle vit de façon constante depuis des années était beaucoup plus intense que d’habitude ce matin-là.

Je la connais bien et je sais qu’elle a une grande dévotion pour Saint Joseph depuis son enfance. Après lui avoir donné la communion j’ai donc adressé ma prière pour elle à son saint patron, « Saint Joseph, tu sais que M. t’aime bien et qu’elle est ta fille. Elle a besoin de toi aujourd’hui. Je sais qu’il est d’usage d’offrir des cadeaux aux personnes que l’on fête. Mais je te demande de faire autrement aujourd’hui. Fais un cadeau à M. et prend soin d’elle. »

Un peu plus tard, M. m’a dit qu’elle avait un rendez-vous à l’hôpital ce jour-là pour des tests et qu’elle avait l’intention de s’y rendre seule dans sa voiture. Inquiet pour elle à cause de sa fragilité, je lui ai offert d’être son chauffeur. Elle a accepté en disant, « Comme ça c’est toi le cadeau que Saint Joseph me fait aujourd’hui? »

En réfléchissant à ceci par la suite, j’ai compris que ma prière à Saint Joseph avait été répondu non pas seulement très rapidement, comme je l’avais d’abord pensé, mais même avant que je la fasse : ma visite chez elle était déjà réponse à cette prière. C’est comme si Saint Joseph me disait, avec un sourire un peu taquin, « Ne vois-tu pas que ta prière est déjà répondu puisque tu es ici avec M? »

Plus tard, en creusant davantage dans cet événement, j’en ai conclu une chose de plus. Le cadeau que Saint Joseph faisait à M. n’était pas uniquement ma présence et ma disponibilité à l’accompagner à son rendez-vous. Je n’étais pas le cadeau lui-même; j’étais simplement l’emballage du cadeau. Le véritable cadeau était la tendresse et la compassion du Seigneur qui se manifestait dans le petit service que je pouvais offrir à M. et dans l’intercession de Saint Joseph.

Le cadeau que Dieu nous offre est quelquefois enveloppés d’un vieux sac en papier et d’un bout de ficelle : dans ce cas-ci, c’était le service rendu qui servait d'emballage. Ce cadeau peut aussi être déposé dans un magnifique coffret incrusté de pierres précieuses : dimanche, ce coffret était la sollicitude de Saint Joseph et son intercession. Toutefois, ce qui compte infiniment plus que l'emballage, c’est le cadeau lui-même : c’est Dieu qui déverse ainsi son Amour et s’offre lui-même en cadeau.

Saturday, 11 February 2023

Un festin royal

Quand mes deux filles étaient toutes petites, elles aimaient cueillir des fleurs sauvages pour les offrir à leur mère. J’ai mémoire de les voir entrer dans la cuisine de l’ancien presbytère de Papineauville où nous demeurions à l’époque avec un énorme sourire et une poignée de pissenlits et de petites fleurs des champs. Les tiges de celles-ci étaient déjà courbées et les pétales fanés. Ces bouquets qui fourmillaient sans doute de bibittes étaient bien pauvres, mais Diane les accueillait comme si c’était le plus beau cadeau qu’elle avait reçu de toute sa vie. Elle sortait le vase en cristal hériter de sa mère, y versait un peu d’eau, et y insérait les fleurs comme elle le faisait pour les roses que je lui offrais occasionnellement. Le bouquet prenait ensuite une place d’honneur au centre de la table de cuisine qui était aussi le centre de notre vie de famille. La vieille table de métal était alors prête pour célébrer le festin: celui de l’amour qui régnait dans notre petite famille.

Saturday, 21 January 2023

Love Forever

 When Marie-Claude was three years old, we lived in the rectory of the church in Papineauville Québec, a sleepy little village about an hour from Ottawa. It was a huge house that had once lodged several priests and servants. The priests no longer lived there and the parish office was in a small section of the building. We rented the remainder of the house.

There was a door that connected the parish office to our living quarters. This door was never locked, and Marie-Claude would often go visit Sister Lise who was the administrator of the Parish and have a chat with her.

Early one morning, Sister Lise came to us and said,  

“Do you know what Marie-Claude just said to me? She told me that God loves us forever.”

Sister then asked MC how she knew that, and she answered:  

‘Mom and dad love each other, and that’s forever.”

I wasn’t there to witness this conversation, but I have always pictured my daughter saying that with great conviction. She started having strong convictions at a very young age!

We were at the dinner table at MC ‘s house a few weeks ago and, as usual, chatting about various things after supper. I don’t know how the conversation turned to marriage, but as it did, Marie-Claude turned to her daughter Katherine and said, with the same conviction she had said it when she was a toddler, “When I married your dad, it was forever. Marriage is forever.”

It is good to know that not only diseases are transmissable. Love is passed on to the next generation as well.

Thursday, 19 January 2023

Considerate People !

Such considerate people! I’m talking about the kind people who send you messages letting you know that your Netflix account (which you do not have) will be closed within 24 hours unless you click on a link they provide and enter your credit card information to prevent this unspeakable tragedy from occurring.

I am so impressed with these good Samaritans who are always on the lookout for your interest and giving their precious time to warn you of similar impending disasters. My admiration for them has reached a point that I even dream of them!

Last night, I dreamed that I received a message on my iPhone letting me know that someone had attempted to hack my bank account. But not to worry, my account was quickly frozen to prevent this from happening. Unfortunately, the message went on, and I would not have access to my money for a week. I obviously panicked for a few seconds. Where would I find the money to buy that five-dollar head of lettuce I needed? But my worries were unfounded. These generous souls offered me a 100$ interest-free loan to help me out. All I needed to do was click on the Web link they provided.

And then I woke up… That is too bad. I would have liked the dream to go on long enough for me to thank these wonderful human beings.

New Memory Bank Needed

My memory has failed me before, many times. I must write all of my appointments down in my agenda and make a to-do
list or else I will easily forget things. I have grown used to the unreliability of my memory. This week, however, something entirely new occurred that has eroded even more my confidence in being able to remember important things.

I had promised to drop off documents at one of the local parishes. One of my friends needed them to make an announcement after the Sunday masses. At the beginning of the week, I went over what I needed to do during the week. I knew I had to deliver those documents. I did remember the task to be done, but as I went digging into the storage system that my brain uses to recall things, my memory brought up an image of my delivering papers to the very church where the delivery was expected. Satisfied I had accomplished my duties, I checked that task off my to-do list.

On the day the documents were needed, my friend called me in a panic and asked me if I had delivered them. She could not find them. I then realized that my memory had pulled a fast one on me: instead of providing me with accurate information on what I had done recently, it pulled up a year-old memory of my delivering pamphlets at the very same church. My memory has betrayed me in a brand-new treasonous way! Does anybody know where I can buy a slightly used but more reliable memory bank?