Sunday, 20 March 2022

Rencontrer l'autre en vérité

Quand je rends visite à une personne malade j’y vais avec ce que je suis et ce que je vis. Je ne suis pas parfait et, il va de soi que ma rencontre de l’autre ne le sera pas non plus. Je ne suis jamais aussi désintéressé que j’aimerais l’être, aussi vidé de moi-même qu’il faudrait l’être, aussi disponible à l’accueil de l’autre que je voudrais l’être. Il est difficile pour moi de me rendre au rendez-vous en laissant derrière toutes mes attentes, mes façons de percevoir, mes peurs, mes malaises et mes inquiétudes. Je fournis un effort conscient pour laisser cela derrière avant d’entrer dans la demeure de la personne que je visite, mais un peu de tout cela reste quand même coller à ma peau malgré tout.

Les sentiments qui montent souvent à la surface au moment même où j’essaie de tendre l’oreille à la personne qui se confie à moi sont témoins de mes difficultés à être complètement présent et à ne jamais céder à la tentation d’évaluer, de juger ou d’enfermer l’autre dans mes schèmes de référence.

Je suis très conscient de ces failles et de ces limites. Celles-ci ne sont pourtant pas sources de découragement. Elles m’invitent au contraire à me tourner vers le Seigneur et à le prier de venir lui-même rencontrer, accueillir, écouter et aimer la personne que je visite, « Prend mes yeux, mes oreilles, ma bouche et tout ce que je suis. En moi, Seigneur, vas toi-même à la rencontre de cette personne. »

Plus j’apprends à faire cela, plus ce qui est limite et imperfection en moi cède la place à l’Amour parfait et sans faille du Christ et c’est lui qui comble la distance qui autrement pourrait empêcher une véritable rencontre avec l’autre.

Comme les cinq petits pains et les deux poissons étaient nettement insuffisant pour nourrir la foule immense qui avait faim sur le bord du lac de Tibériade, ce que j’ai à offrir aux autres sera toujours insuffisant s’il n’est pas d’abord offert à Jésus. 

Si je rencontre une personne qui a besoin de présence, d’écoute et de compassion et que j’essaie de combler son besoin en ne m’appuyant que sur mes propres ressources, je la prive de l’essentiel. Il n’y a que Dieu qui peut combler le coeur d’une personne. Oui, le Seigneur me demande de donner ce que j’ai et ce que je suis à l’autre dans la rencontre que je fais avec elle, mais pour que ce don soit suffisant il faut d’abord que je dépose ma vie entre les mains de Jésus, que je la lui donne pour qu’elle soit uni à la sienne. 


Friday, 18 March 2022

Chocolate Covered Brocoli

My daughter and grandchildren came for lunch Wednesday. A plate of fresh cut vegetable with a humus dip to start off. Then we had hot dogs with a coleslaw and smokies with sauerkraut. Victor had his main staple: a slice of white bread with peanut butter. 

Desert is not usually on the menu for lunch when the kids are home so I had to tell them I could not give them desert, but I did have broccoli for them – chocolate covered broccoli. I took out the Ah Caramel box and gave each of them a portion. The broccoli, I told them, was inside. Anything containing broccoli is certainly not desert. 

Lo and behold, when we bit into the chocolate covered squares, we found that someone had mischievously removed all the broccoli and replaced it with caramel instead! Obviously, we had to finish eating them – waste not want not. So, in spite of my best intentions, my grandchildren had desert with their lunch. I will have to have a serious talk with my grocer about the missing broccoli.

Saturday, 12 March 2022

Goûter la paix comme un enfant

Quand j’étais enfant et que je vivais à quelques pas de ce qui est maintenant la promenade de la Gatineau, mes frères et moi passions des journées entières à « courir les bois.» La forêt et les champs étaient notre grand terrain de jeux. Au lieu de structures en bois ou en métal, les falaises et les pentes étaient les charpentes qui se prêtaient à nos jeux d’escalade et à nos glissades. Les rivières et les ruisseaux nous servaient de piscines et d’abreuvoirs. Les fraises, les mûres, les groseilles, les framboises et les bleuets sauvages étaient nos petites collations en attendant les repas que nous prenions en vitesse à la maison parce que nous étions pressés de retourner jouer dehors.

Récemment, je pensais à ces ruisseaux de mon enfance, ces eaux limpides étincelantes de rayons de soleil qui coulaient à toute allure entre les failles des rochers et des ravins. J’aimais surtout ces bassins qui se formaient le long de leur parcours, ces creux où l’eau se déversait, ralentissait sa course avant de poursuivre son trajet un peu plus loin. Ces bassins étaient grouillants de vie. Des têtards, des grenouilles des ménés, des écrevisses, et des libellules les peuplaient et nous remplissaient de joie et d’émerveillement.

La prière est pour moi comme ces bassins de mon enfance : un petit creux que je m’accorde, souvent de nuit, pour accueillir comme une eau fraiche l’amour du Dieu qui se déverse en moi. Ces temps de silence sont, eux aussi, plein de vie, de joie et d’émerveillement. Là, je laisse le courant de ma vie ralentir quelques instants pour goûter à la paix d’un enfant.