Récemment, je pensais à ces ruisseaux de
mon enfance, ces eaux limpides étincelantes de rayons de soleil qui coulaient à
toute allure entre les failles des rochers et des ravins. J’aimais surtout ces
bassins qui se formaient le long de leur parcours, ces creux où l’eau se
déversait, ralentissait sa course avant de poursuivre son trajet un peu plus
loin. Ces bassins étaient grouillants de vie. Des têtards, des grenouilles des ménés,
des écrevisses, et des libellules les peuplaient et nous remplissaient de joie
et d’émerveillement.
La prière est pour moi comme ces bassins de
mon enfance : un petit creux que je m’accorde, souvent de nuit, pour
accueillir comme une eau fraiche l’amour du Dieu qui se déverse en moi. Ces
temps de silence sont, eux aussi, plein de vie, de joie et d’émerveillement.
Là, je laisse le courant de ma vie ralentir quelques instants pour goûter à la
paix d’un enfant.
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