Saturday, 12 March 2022

Goûter la paix comme un enfant

Quand j’étais enfant et que je vivais à quelques pas de ce qui est maintenant la promenade de la Gatineau, mes frères et moi passions des journées entières à « courir les bois.» La forêt et les champs étaient notre grand terrain de jeux. Au lieu de structures en bois ou en métal, les falaises et les pentes étaient les charpentes qui se prêtaient à nos jeux d’escalade et à nos glissades. Les rivières et les ruisseaux nous servaient de piscines et d’abreuvoirs. Les fraises, les mûres, les groseilles, les framboises et les bleuets sauvages étaient nos petites collations en attendant les repas que nous prenions en vitesse à la maison parce que nous étions pressés de retourner jouer dehors.

Récemment, je pensais à ces ruisseaux de mon enfance, ces eaux limpides étincelantes de rayons de soleil qui coulaient à toute allure entre les failles des rochers et des ravins. J’aimais surtout ces bassins qui se formaient le long de leur parcours, ces creux où l’eau se déversait, ralentissait sa course avant de poursuivre son trajet un peu plus loin. Ces bassins étaient grouillants de vie. Des têtards, des grenouilles des ménés, des écrevisses, et des libellules les peuplaient et nous remplissaient de joie et d’émerveillement.

La prière est pour moi comme ces bassins de mon enfance : un petit creux que je m’accorde, souvent de nuit, pour accueillir comme une eau fraiche l’amour du Dieu qui se déverse en moi. Ces temps de silence sont, eux aussi, plein de vie, de joie et d’émerveillement. Là, je laisse le courant de ma vie ralentir quelques instants pour goûter à la paix d’un enfant. 

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