Un des
personnages dans l’Évangile de Saint Luc m’a toujours fasciné sans que je ne
comprenne pourquoi : le vieillard Syméon qui, inspiré par L’Esprit Saint,
se rend au temple où il rencontre Marie et Joseph qui sont là pour consacrer l’enfant
Jésus au Seigneur. (Luc 2, 27-33) Je comprends maintenant que cette fascination
venait du fait que je percevais en lui la même soif de voir Dieu qui m’habitait. Ce passage de la Bible allumait en moi l’espérance que, comme lui, moi aussi je
pourrais un jour dire, « J’ai vu le salut que tu préparais à la face des
peuples. »
Récemment, un
ami me demandait ce qui m’avait initialement attiré à SASMAD (Service d’accompagnement
spirituel des personnes malades et âgées à domicile). La réponse que je lui ai
donnée est que j’ai reconnu dans ce service quelque chose qui m’habite depuis
longtemps : le même désir de visiter les personnes les plus fragiles au
nom de et à la manière de Jésus. J’accompagne présentement dans leur formation les personnes qui deviendront
bientôt bénévoles de SASMAD à Ottawa. En fin de semaine pendant une des sessions
de la formation de base, je les écoutais, émerveillé de ce que je voyais en
elles : une grande générosité et disponibilité, une profondeur de foi
étonnante, une capacité d’écoute, de compassion et de tendresse de toute beauté…
J’ai aussi revu les visages des bénévoles qui avaient suivi avec moi la
première formation de base à Ottawa il y a quelques mois. Elles aussi m’avaient
émerveillé pour les mêmes raisons.
C’est alors
que j’ai compris que ce que j’aurais dû répondre à mon ami n’était pas: « J’ai reconnu
quelque chose… », mais plutôt, « J’ai reconnu quelqu’un… » Dans
toutes ces personnes qui s’engagent à être la présence de Jésus auprès des
personnes les plus isolées dans notre milieu, ce sont les traits du visage du
Christ que je reconnais. SASMAD n’est encore qu’un petit enfant à Ottawa. Il
vient à peine de naître. Mais déjà il a les traits du visage de Jésus qui
habite nos cœurs et notre désir le plus profond. Comme Syméon, moi aussi
je peux maintenant dire que mes yeux ont vu le visage de Dieu ici à Ottawa.
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