Meditations on the seven last words of Jesus II:
Indeed, I promise you, today you will be with me in paradise. Luke 23,43
Meditations on the seven last words of Jesus II:
Indeed, I promise you, today you will be with me in paradise. Luke 23,43
Ce passage dans l’évangile de Marc nous raconte l’histoire d’un groupe de personnes qui transportent un paralytique sur un brancard. Ils veulent l’emmener à Jésus qui enseigne dans une maison, mais il y a une foule qui bloque la porte de celle-ci et les porteurs ne peuvent pas passer. Ils décident alors de monter sur le toit, faire un trou dedans et descendre le malade jusqu’à Jésus de cette manière-là.
J’ai lu ou entendu cette histoire de la guérison d’un paralytique des centaines de fois, mais je n’avais jamais remarqué jusqu’à récemment un petit détail que Marc nous donne. Il nous dit : « Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. » Je savais qu’il y avait quatre porteurs de brancard, mais je n’avais pas remarqué que ces quatre n’étaient pas seuls. C’est un groupe de personnes qui accompagne le paralytique.
Marc ne nous donne pas de détails sur qui sont les gens qui sont avec les porteurs de brancard, mais nous pouvons deviner que ce sont probablement des membres de la famille, des amis, et des voisins de l’homme paralysé. C’est toute une petite communauté qui entoure le malade.
On ne sait pas qui a eu l’idée de contourner la foule pour passer par le toit. Il y avait certainement quelqu’un avec un peu de créativité dans ce groupe, peut-être une des femmes, un esprit pratique qui savait résoudre les problèmes quand ils se présentaient. On peut s’imaginer que si l’un des bras forts parmi les quatre porteurs venait à s’épuiser, un autre dans le petit groupe prendrait la relève. On peut aussi deviner les paroles d’encouragement adressées au malade et aux porteurs pendant qu’ils étaient en route vers Jésus : « Prend courage. Je suis là si tu as besoin de moi. Tu n’es pas seul, nous sommes avec toi. » Il y a quatre personnes qui portent physiquement le paralytique, mais il y en a beaucoup plus qui le soutiennent et qui se soutiennent les uns les autres émotionnellement et spirituellement. Un proverbe africain dit, « Il faut tout un village pour élever un enfant. » On pourrait aussi dire, « Il faut toute une communauté pour porter une personne gravement malade. »
Une personne qui a une maladie sérieuse peut se sentir profondément isolée et avoir le sentiment de ne plus faire partie du monde dans lequel vivent les bien portants. Il arrive trop souvent qu’un genre de mur se dresse entre elle et l’univers qu’elle connaissait avant la maladie. Une foule de chose peut lui donner l’impression qu’elle est mise à part, qu’elle n’a plus sa place dans l’univers de sa famille, de ses amis, de sa communauté. Pas étonnant alors que, fréquemment, ces personnes se sentent inutiles et de trop. Elles se perçoivent comme étant un fardeau pour les autres. Une de mes amies qui vit avec une maladie chronique depuis des années me confiait ceci, « Il y a des centaines de voix dans les médias sociaux qui me disent que, dans ma condition, la vie ne vaut plus la peine d’être vécu et il y en a très peu qui m’encourage à vivre pleinement ma vie en dépit des limitations que m’impose ma maladie. » L’évangile de Marc nous invite à être des voix qui lui réponde bien fort, en gestes et en paroles, « Nous croyons que ta vie vaut la peine d’être vécu. Tu as du prix à nos yeux. Tu appartiens à notre famille et nous trouverons une façon de t’accompagner jusqu’au bout de ton chemin. »
Une autre chose à remarquer dans l’évangile de Marc : Le petit groupe de personnes qui transporte et accompagne l’homme paralysé se dirige vers Jésus. Au terme de leur chemin, ce n’est pas uniquement le paralytique qui se rapproche de Jésus et le rencontre. Quand Marc nous dit que Jésus a vu leur foi on comprend que ce n’est pas uniquement la confiance du malade qui touche Jésus, c’est aussi celle de ceux qui l’ont porté jusqu’à lui. Tous les efforts qu’ils avaient déployés dans leur démarche manifestent qu’ils avaient compris que le paralytique avait besoin de quelque chose que seul Jésus pouvait offrir.
Dans ce récit de Marc, c’est donc toute une petite communauté qui se rassemble autour d’un malade pour le porter vers Jésus parce qu’ils ont confiance en lui. Il n’y a qu’une seule façon de marcher vers le Christ, c’est ensemble et en n’oubliant pas de porter ceux et celles qui sont incapables de marcher sans aide. Le Christ nous invite tous à être des porteurs de brancards et des perceurs de toits. Il y a bien des manières de répondre à cette invitation. Il s’agit de demander à l’Esprit Saint de nous aider à discerner comment nous pouvons le faire.
Quand une communauté chrétienne soutient une personne fragile et malade, ce sont tous les membres de cette communauté qui se rapproche de Jésus,
ce sont tous les membres de la communauté qui grandissent dans la foi, l’espérance et la charité,
ce sont tous les membres de la communauté qui peuvent entendre Jésus leur dire, « Venez les bénis de mon Père car j’étais malade, et vous m’avez visité. »
With any other type of knowledge, I can proceed
step by step and add to it and strengthen it. Not so with God. I look back and
see how often in the past I have said to God, “If you are like that, I don’t
know who you are. I have never really known you!” The question I have asked him
most often over the years has been, “Who are you, Lord? Let me know who you are.”
His response seems to be always the same: he removes from under my feet the “knowledge”
I thought I had and assumed was solid ground on which to stand. Paradoxically,
this is not at all disheartening. It increases my desire to “see” God and open’s
me up to a different way of “knowing.”
This is also true of things that are of
God. I have been thinking about forgiveness this week and wondering what it means to say that God forgives our sins and what is he asking us to do when
he says we should forgive others as well. My prayer has centered on that. I said to God that I am not at all sure I know what that means.
In my late twenties, a priest friend of
mine taught me a prayer to help me forgive. It was in French and here is the
best translation I can provide:
Lord Jesus,
in you Name and by the power of the Holy Spirit,
I forgive (name of the person, or hurtful events, or even myself)
all the wrongs that (he, she, it, I) have done to me
forever and unconditionally.Lord Jesus,
in you Name and by the power of the Holy Spirit,
I cancel the debt they owe me
and ask you to bless themand fill them with your love.
This prayer came back to my memory as I was
praying yesterday, and the last few words seemed to contain an answer to my
query about forgiveness. What sin does is create a chasm between myself and
others, or between me and God. It can even cut me off from my true self. This
chasm can be so deep and wide as to severely damage or even destroy a relationship.
When God forgives, he does what the last words in my little prayer suggest: he
pours his love into the chasm. In other words, since God is Love, he pours
himself into the chasm produced by sin to create a bridge and to heal the
relationship. When God asks me to forgive, he asks me to let the Spirit unite
me with his love so that I also may be poured into the chasm with him. Thus,
healing can take place.
Who is God? For now, and until the next
time he pulls the rug under my feet, I will say that he is the one who pours himself
into the chasm and invites me to follow him there.
Mon gendre Stephen est un grand amateur de pêche et de chasse. C’est de son père qu’il a reçu cette passion pour ces activités en pleine nature et qu’il a appris à respecter celle-ci. Il n’est pas étonnant qu’il ait voulu transmettre à ses propres enfants cette passion et ce respect. Mon petit-fils Daniel a donc appris très jeune à pêcher. Il a aussi appris que seuls les poissons d’une certaine taille étaient « bons à garder » (son père qui est anglophone employait l’expression « It’s a keeper »). Il fallait remettre à l’eau ceux qui étaient encore trop petits.
Daniel était très content quand sa petite soeur
Lena est née. Quelques jours après sa naissance, je la tenais dans mes bras et
j’ai constaté que sa couche était mouillée. Je l’ai levée au bout de mes bras en
faisant mine de l’examiner attentivement. Puis j’ai dit à Daniel, « Ce
bébé coule. Il va falloir le retourner à l’hôpital et en prendre un autre qui
ne coule pas. » L’expression de panique sur son visage m’a fait réaliser
qu’il ne comprenait pas que je plaisantais. Puisant dans son vocabulaire et son
expérience de petit bonhomme de sept ans il est aussitôt venu à la rescousse de
sa soeur : « Non grand-papa. Elle est bonne à
garder ! »
Daniel n’a pas eu besoin de ruban à
mesurer, ni de balance pour savoir que sa petite soeur était « bonne à
garder. » Il n’avait comme instrument de mesure que son cœur qui était
rempli d’amour pour cette nouvelle-née, même si elle « coulait ».
Daniel connaissait déjà le secret du renard dans Le Petit Prince :
on ne voit bien qu’avec le cœur.
Il m’a fallu bien des années pour me
laisser apprivoiser par ce secret que Dieu m’a pourtant soufflé à l’oreille de
mille façons. Malgré toutes mes imperfections et toutes mes failles, son amour
est son unique instrument de mesure quand il me regarde. C’est ce qu’il me dit
par le prophète Isaïe :
Tu es précieux à mes yeux.
Tu comptes beaucoup pour moi et moi je t'aime.
Tu es gravé sur la paume de mes mains.
Je t'ai choisi et je suis avec toi.
Et quand j’ai de la difficulté à entendre
ou à croire ces paroles, il me les répète par la bouche et dans les mots d’un
enfant :
Tu es bon à
garder !
« Aimez vos ennemis, et priez pour
ceux qui vous persécutent… »
L’ennemi a pris bien des visages au courant
de ma vie. Quand j’étais enfant, l’ennemi était l’adulte qui ne pouvait pas
accepter que je fusse un petit gars qui faisait des choses de petit gars :
celui qui voulait que je prenne le moins de place possible et que je ne le
dérange pas. Plus tard, l’ennemi était celui qui ne faisait pas partie de mon
clan, qui était plus fort que moi et qui pouvait m’attaquer. Adolescent,
l’ennemi est devenu celui qui brimait mon désir d’autonomie et d’indépendance. Devenu
adulte, mes ennemis étaient ceux qui ne pensaient pas comme moi et qui
cherchaient à m’imposer leur façon de voir et de faire les choses.
La télévision, les journaux, le cinéma et des
manuels scolaires ont aussi contribué aux visages multiples de l’ennemi dans ma
vie. Et chaque jour, tous les médias me proposent de nouveaux visages. Je les vois défiler devant mes yeux : les « bons » d’un
côté et les « méchants » de l’autre; ceux qui ont de la valeur ici,
les méprisables là; les gagnants sur le podium, les perdants dans l’ombre.
En vieillissant, mon regard se transforme lentement. Aujourd'hui, là où je ne voyais qu'un ennemi à craindre, à fuir ou à attaquer, je vois de plus en plus un frère ou une sœur qui, comme moi, a besoin de pardon et d’un amour gratuit, absolument gratuit.
I have spent much of my life of prayer at the foot of the cross listening to Jesus and simply being there with him in those last hours of his life. I would like to share some of what I have "seen" and "heard" as I stood there with him. Every Friday throughout Lent, I invite you, if you wish to join me, to stand by my side and meditate on one of the seven last words of Jesus. Here is the first meditation.
Father, forgive them; they do not know what they are doing. Luke 23,34
The heart attack I had at the age of 39 was
totally unexpected. I knew intellectually that I was mortal, but that is a far
cry from knowing it with every fiber of your physical and mental being. I had
had no warning symptoms before that afternoon when I started feeling unwell.
While I was still conscious in the
emergency room of the hospital, I suspected that what was happening to me was
serious and had a sense that I might not survive. When the cardiologist came to
examine me, I asked him, “Is my life in danger?” With a concerned look, he simply
answered, “Yes.” Strangely enough, I was not at all afraid. I was, however, seized
with a sense of urgency to see a priest and I requested one. The doctor’s
initial reaction was, “There are more important things to do right now than
that!” But a minute later, I heard him ask a nurse to call for a priest. As
soon as he had done that, I felt a deep peace, deeper than any I had ever felt
before or have felt since.
In the hours that followed, I was in and
out of consciousness, but completely unable to open my eyes, or speak. I was conscious
when the priest came, and I was also intensely conscious of another presence
there. I remember praying silently, “Lord, whether I live or die, it’s OK. I
trust you. J’ai confiance en toi.” To this day I still believe that, because my
body needed every single ounce of energy to fight for survival at that moment,
the grace to “let go” that was given to me then saved my life.
Physically, I recovered rather quickly. I
was back teaching two months later. Psychologically it took much longer. The
peace I had felt in the hospital was gone. For almost a year, I went to bed at
night wondering if I would wake up in the morning. Anxiety seized me
frequently, at times so intensely that I had to call in sick. I would then go
walking in the neighborhood where I lived until the fear subsided.
The staff and students at the high school
where I taught were kind and considerate. I could sense their concern for me,
and I am extremely grateful for that. But not one of them ever asked me to talk
about what had happened. The subject of my heart attack was never raised. It
was several months after the heart attack that I realized how much this silence
weighed on me. I was talking to a friend about how things were going when, suddenly,
I burst into tears and blurted, “If people reject my death, they reject me! Mortality
is part of who I am!”
Since then, I have made a conscious effort
to grapple with death, mine, and that of others. It is part of who I am and
part of every single person I meet. I do not want to reject any part of myself
or any part of them either.
When I meet you, whoever you are, I am your
“little brother”. I need you to be there for me. There are things I am too
small to do by myself and I need your help. I admire the strengths I see in you
and I want to “grow up” to be just like you. Please don't forget that when you
walk too fast for me and I can’t keep up, I am afraid I will be left behind and
won’t be able to find my way home. What you say to me, how you look at me, and
how you treat me matters: it builds me up or puts me down. I want to learn from
you and depend on you. I trust you. I am grateful you are my “big brother”, my
“big sister”. You are my family.
When I meet you, whoever you are, I am your ‘big brother”. I want to be there for you. I am concerned about your well-being. I want to help you when I see that you are struggling. I do care about you and want to protect you from being hurt. I am sorry I sometimes resent you because you take up so much of my time and so much space that I would like to keep for myself. Yes, now and then, it annoys me that I have to slow down so that you can keep up with me. But I do love you and want to teach you things and take you along with me. You are my “little brother”, my “little sister” and I am grateful that you are there. You are my family.
Je réfléchissais à cela ce matin et je ne
pouvais m’empêcher d’y voir des similitudes avec notre besoin de placer les
morceaux de notre vie – les événement spécifiques, les difficultés, les succès
et les échecs, les peines et les joies, les rencontres signifiantes, les heurts
et les chutes – dans un tout. Ce besoin de « faire du sens » de ce qui se passe
ou s’est passé dans notre vie est souvent plus intense dans les moments de
perturbation tel que celui que nous vivons tous actuellement avec la pandémie.
Je l’ai aussi fréquemment vu chez les personnes qui vivaient une maladie
sérieuse ou terminale.
Une dame octogénaire que j’ai accompagnée
pendant quelques mois était très lucide mais elle reprenait tout de même le
récit de certains événements importants ou marquants dans sa vie à chaque
rencontre que j’avais avec elle. À la longue, j’ai compris que ce qu’elle
essayait de faire était de voir comment elle pouvait agencer ces « morceaux »
de sa vie dans un tout cohérent. Ses rencontres avec moi était une occasion
pour elle de découvrir le tout qui se cachait dans chacun de ces morceaux
disparates. Ma présence et mon écoute était la plateforme vierge sur laquelle
elle pouvait déposer ses « morceaux de vie » et les déplacer pour en découvrir
le sens.
Faire partie d’une équipe n’est pas pour
moi un « accident de parcours », une contrainte inévitable dans une
activité que je préférerais faire individuellement. Je crois que ce n’est pas
quelque chose que je peux faire seul dans mon coin : l’appel à visiter les
malades est un appel à le faire en communauté. Tout comme je ne peux pas aller
vers Dieu seul sans mes frères et mes sœurs, je ne peux pas aller vers mes
frères et mes sœurs malades seul sans être accompagner, soutenu et envoyé par
toute une communauté.
Cette conviction est ancrée dans une
expérience bien concrète, celle qui a suivi l’infarctus qui m’a terrassé en
1989. Dans les jours qui ont suivi cet incident, j’ai pris de plus en plus conscience
de toutes les personnes qui ont contribué à me maintenir en vie, à me soigner,
à retrouver mes forces et à guérir de cette crise. J’étais profondément
reconnaissant pour l’expertise du personnel médical qui m’ont sauvé la vie,
pour les gens de ma paroisse et les étudiants qui priaient pour moi, pour mes
collègues qui ont pris sur leurs épaules des tâches que je ne pouvais plus
faire, pour ma famille qui était là pour moi. Une multitude de personnes ont
contribué à ma guérison.
Je pense souvent en images et celle qui s’est
imposée à mon esprit à ce moment-là étaient celle-ci : toutes ces
personnes étaient les cellules d’une seule artère qui permettait à un sang
nouveau, un sang vivifiant de m’envahir et de me redonner vie. Toutes ces
personnes formaient une artère dans le corps du Christ et c’est au travers cet
artère que le Christ me guérissait.
Depuis ce temps, je veux être une cellule avec d'autres cellules dans cette artère du Seigneur qui est source de vie et de guérison.
Even after having left
teaching for more than twenty years, that teacher voice of mine is still there
and I have to be careful not to point it at someone inadvertently. Some
teachers use “the voice” with such mastery that it can be lethal. Students who
hear it cringe and wish they could somehow escape it by dissipating like a mist.
It provokes in them a sense of impending unspecified doom and awakens the deep-seated
nightmares lurking in their subconscious. I’m
afraid I never managed to master the use of “the voice” like them. Most of my students figured out quickly that mine fired only blanks.
There are very few
teachers who have not only mastered “the voice”, but who are also proficient in
the art of “the look”. That weapon can vaporize a misbehaving student in seconds
or turn them into stone instantly. Such a combination of “the voice” and “the
look” is rare indeed, and only those who belong to the teacher’s hall of fame
have both!
Devenu enseignant, j’ai dû, à mon tour,
enseigner les mathématiques à quelques reprises. Je me sentais toujours un peu
inconfortable de le faire et je ne savais pas toujours comment m’y prendre même
si j’avais à cœur de donner le meilleur de moi-même aux jeunes.
Un jour, comme je rentrais dans une classe
où j’avais à donner une leçon de mathématiques particulièrement difficile, j’ai
fait une prière silencieuse, « Seigneur, je ne sais pas comment m’y prendre
pour faire comprendre aux jeunes ce que je dois leur enseigner aujourd’hui.
Aide-moi! » Aussitôt, et à ma grande surprise, il m’est venu en tête une
façon concrète et claire d’aborder le concept en question. Dans ma prière d’action
de grâce, j’ai dit au Seigneur, « Est-il possible, Seigneur, que tu t’intéresses
même aux mathématiques? » Il ne m’était jamais venu à l’esprit que cela
pouvait être possible.
Depuis ce temps, j’ai appris à reconnaître
la présence de Dieu dans les moindres détails. Il se cache dans le creux des
plus petits événements. Il est tellement discret que si l’on n’est pas très
attentif on risque de passer outre sans s’en rendre compte. Cela m’étonne toujours de
le voir apparaître là où je ne l’attendais pas du tout. Je pense qu’il prend
plaisir à me surprendre – un peu comme un père se réjouit de faire rire son
enfant en cachant sa face avec ses mains, puis en les retirant rapidement pour
révéler son visage.
In 1997, to celebrate our 25th wedding anniversary, Diane and I spent a memorable week in New Orleans. We rode on the St. Charles streetcar every day to go into the French Quarter where we were introduced to a wonderful assortment of foods that were new to us: gumbo, po boys (fresh catfish sandwiches - delicious!), alligator meat hamburgers, andouille, étouffée. We stopped in various bars to listen to amazingly good jazz musicians while sipping on a cold beer.
We ventured only once
on Bourbon Street in the evening. The streets and balconies were absolutely packed
with people. That was a bit overwhelming and when we saw a man with a jackknife
being wrestled to the ground by several policemen, we decided to forego evening
outings.
A week in this amazing
city was much too short for all that we would have liked to do. We did manage,
however, to take a boat tour of the exotic bayous and spoke French with our Cajun
tour guide. We also took in a cooking demonstration to learn how to prepare some
of the local dishes. Gumbo is one of the delicious meals that I have added to
my chef's repertoire since then.
The most memorable
moment though, was no doubt our visit of one of the walled-in cemeteries. Diane
and I decided to take a walk and entered there alone. There was no one in sight
at first, but after about fifteen minutes, we saw a man approach us. He was
wearing a holster on his shoulder and across his chest with a handgun in it. We were obviously a
bit apprehensive at first until he explained to us that he was an archeologist
doing some research among the mausoleums lining the many narrow isles of the
graveyard. He was kind enough to explain to us that it was dangerous to wander
around unarmed in such an isolated place and offered to give us a guided tour
of the area. He no doubt also wanted to make sure that no harm came to the rather
witless tourists that we, in fact, were.
The mind is a strange
thing. All of these memories came rushing back to me as I was putting on my
face mask this morning to go take a walk in the hallway of our condo building. I
thought: “I have to wear a face mask, but at least I don’t have to wear a gun
to take a walk, and my face mask is not loaded.” Danger is a very relative thing!
Hier, ma fille Marie-Claude m’écrivait dans
un courriel qu’elle avait participé à une activité de mentorat sur ZOOM. Elle
était l’une de 14 personnes choisies pour leur expertise et leur expérience
pour donner des conseils à des étudiants universitaires qui envisagent une
carrière dans le secteur public. Elle a terminé son courriel en ajoutant –
« On me prendrait presque pour une grande personne! » C’est une
expression que je l’ai souvent entendu employer.
Je suis fier de mes deux filles. Geneviève
et Marie-Claude ont tous deux souci d’aider les autres à grandir, à devenir de
meilleures personnes. Quand elles prennent en charge une situation elles ne le
font pas en « s’élevant au-dessus » des autres, mais elles
grandissent elles-mêmes en « élevant les autres ».
Mes deux filles sont, de fait, de
« grandes personnes » parce qu’elles ont appris que, pour faire de
« grandes choses », il faut demeurer « petit » et au
service des autres. Elles font des choses de grandes personnes en gardant un
cœur d’enfant. Oui, je suis très fier de mes deux « grandes » filles!
I previously spoke about “my gang”. I know that the term has a deep history
of the “us against them” mentality, the “insider and outsider” way of
perceiving, the tendency to make a distinction between those who belong and
those who do not. My gang is not like that.
I am not claiming to be able to always
welcome everyone, but that is not because they do not belong; it is rather that
my heart is not yet big enough to do so. I am aware of that, but I do not want
to let this “cardiac defect” lead me to justify myself when I am tempted to
brand someone as a dangerous enemy to be banished at all cost or even be
excluded from my list of those who are worthy of my respect.
That is not magnanimity on my part, nor an idealistic flight of fancy. It is grounded in something I believe in deeply, a
belief that keeps on growing stronger and stronger as time passes. I believe
that no one, under any circumstance whatsoever, for whatever reason, is ever
excluded from God’s love. That is my only yardstick for measuring who should
belong to my gang. The yardstick is not me or how I feel about someone; it is
God, our loving Father.
“You have heard that it used to be said, ‘You shall love your neighbour’, and ‘hate your enemy’, but I tell you, love your enemies, and pray for those who persecute you, so that you may be sons of your Heavenly Father. For he makes the sun rise upon evil men as well as good, and he sends his rain upon honest and dishonest men alike. Matthew 5,45
Being part of that
gang sometimes involved putting yourself in danger’s way. When my brother
Pierre was being attacked by two other boys one day, our big brother Jean-Guy intervened
and paid for it with a dislocated shoulder. I also remember my first and only
schoolyard fight when I was in grade three. One day, I saw the school bully – a
teen who had failed in several grades and was still in elementary school despite
his age – pushing my seven-year-old brother around. Without hesitation and
without thinking about the possible consequences, I ran to them and placed
myself as a shield between my brother and him. I was no David and my foe seemed
to be much taller than Goliath and much more invincible. Out of sheer fear, I swung
my tiny fist toward the face that stood high above me. I managed to reach the
massive target and did land a “punch” that must have felt to him like a gentle
pat on his chin. That is all it took for Goliath to feel justified in applying
force to counterforce. I saw him grin with anticipation at what would happen
next. He drew back his arm and propelled a giant fist in my direction. It
landed with the force of a jackhammer just below my eye. To this day I marvel
at the genius of comic book and cartoon creators in portraying such blows by drawing
stars of multiple colours. That is exactly what I saw!
Today, I still am part
of a “gang”. It is much larger than the one I had as a child. It has slowly
grown over the years to include all kinds of people: my wife, my children, my
grandchildren, work colleagues and friends, thousands of students I taught, and
an assortment of people I knew for several years or even only for a few
minutes. This gang also includes those people who were my “enemies”, yes, even
Goliath. They are all with me now, even those who are long gone – thousands
upon thousands of them.
When I pray, I can feel
them standing behind me, present even though I cannot always see them, and I
say to God, “Lord, this is my gang. As I come to you, I don’t want to leave a
single one of them behind. We are one, we are a family.”