Thursday, 25 February 2021

Guérison d’un paralytique (Marc 2, 1-12)

Ce passage dans l’évangile de Marc nous raconte l’histoire d’un groupe de personnes qui transportent un paralytique sur un brancard. Ils veulent l’emmener à Jésus qui enseigne dans une maison, mais il y a une foule qui bloque la porte de celle-ci et les porteurs ne peuvent pas passer. Ils décident alors de monter sur le toit, faire un trou dedans et descendre le malade jusqu’à Jésus de cette manière-là.

J’ai lu ou entendu cette histoire de la guérison d’un paralytique des centaines de fois, mais je n’avais jamais remarqué jusqu’à récemment un petit détail que Marc nous donne. Il nous dit : « Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. » Je savais qu’il y avait quatre porteurs de brancard, mais je n’avais pas remarqué que ces quatre n’étaient pas seuls.  C’est un groupe de personnes qui accompagne le paralytique.

Marc ne nous donne pas de détails sur qui sont les gens qui sont avec les porteurs de brancard, mais nous pouvons deviner que ce sont probablement des membres de la famille, des amis, et des voisins de l’homme paralysé. C’est toute une petite communauté qui entoure le malade.

On ne sait pas qui a eu l’idée de contourner la foule pour passer par le toit. Il y avait certainement quelqu’un avec un peu de créativité dans ce groupe, peut-être une des femmes, un esprit pratique qui savait résoudre les problèmes quand ils se présentaient. On peut s’imaginer que si l’un des bras forts parmi les quatre porteurs venait à s’épuiser, un autre dans le petit groupe prendrait la relève. On peut aussi deviner les paroles d’encouragement adressées au malade et aux porteurs pendant qu’ils étaient en route vers Jésus : « Prend courage. Je suis là si tu as besoin de moi. Tu n’es pas seul, nous sommes avec toi. » Il y a quatre personnes qui portent physiquement le paralytique, mais il y en a beaucoup plus qui le soutiennent et qui se soutiennent les uns les autres émotionnellement et spirituellement. Un proverbe africain dit, « Il faut tout un village pour élever un enfant. » On pourrait aussi dire, « Il faut toute une communauté pour porter une personne gravement malade. »

Une personne qui a une maladie sérieuse peut se sentir profondément isolée et avoir le sentiment de ne plus faire partie du monde dans lequel vivent les bien portants. Il arrive trop souvent qu’un genre de mur se dresse entre elle et l’univers qu’elle connaissait avant la maladie. Une foule de chose peut lui donner l’impression qu’elle est mise à part, qu’elle n’a plus sa place dans l’univers de sa famille, de ses amis, de sa communauté. Pas étonnant alors que, fréquemment, ces personnes se sentent inutiles et de trop. Elles se perçoivent comme étant un fardeau pour les autres. Une de mes amies qui vit avec une maladie chronique depuis des années me confiait ceci, « Il y a des centaines de voix dans les médias sociaux qui me disent que, dans ma condition, la vie ne vaut plus la peine d’être vécu et il y en a très peu qui m’encourage à vivre pleinement ma vie en dépit des limitations que m’impose ma maladie. » L’évangile de Marc nous invite à être des voix qui lui réponde bien fort, en gestes et en paroles, « Nous croyons que ta vie vaut la peine d’être vécu. Tu as du prix à nos yeux. Tu appartiens à notre famille et nous trouverons une façon de t’accompagner jusqu’au bout de ton chemin. »

Une autre chose à remarquer dans l’évangile de Marc : Le petit groupe de personnes qui transporte et accompagne l’homme paralysé se dirige vers Jésus. Au terme de leur chemin, ce n’est pas uniquement le paralytique qui se rapproche de Jésus et le rencontre. Quand Marc nous dit que Jésus a vu leur foi on comprend que ce n’est pas uniquement la confiance du malade qui touche Jésus, c’est aussi celle de ceux qui l’ont porté jusqu’à lui. Tous les efforts qu’ils avaient déployés dans leur démarche manifestent qu’ils avaient compris que le paralytique avait besoin de quelque chose que seul Jésus pouvait offrir.

Dans ce récit de Marc, c’est donc toute une petite communauté qui se rassemble autour d’un malade pour le porter vers Jésus parce qu’ils ont confiance en lui. Il n’y a qu’une seule façon de marcher vers le Christ, c’est ensemble et en n’oubliant pas de porter ceux et celles qui sont incapables de marcher sans aide. Le Christ nous invite tous à être des porteurs de brancards et des perceurs de toits. Il y a bien des manières de répondre à cette invitation. Il s’agit de demander à l’Esprit Saint de nous aider à discerner comment nous pouvons le faire.

Quand une communauté chrétienne soutient une personne fragile et malade, ce sont tous les membres de cette communauté qui se rapproche de Jésus,

 ce sont tous les membres de la communauté qui grandissent dans la foi, l’espérance et la charité, 

ce sont tous les membres de la communauté qui peuvent entendre Jésus leur dire, « Venez les bénis de mon Père car j’étais malade, et vous m’avez visité. »  

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