Monday, 19 April 2021

Sortir de nos prisons

Ma petite fille Katherine prend un atelier de théâtre en ligne offert par la MIFO située à Orléans. Avec les autres membres du groupe de participants, elle crée le scénario d’une série de courtes vignettes comiques. Elles jouent ensuite un des personnages qu’ils ont inventés. Le tout est enregistré sur ZOOM par l’animateur de l’atelier qui en fait une petite vidéo à présenter en spectacle aux parents et amis des participants à l’atelier. C’est une belle façon ludique d’introduire des jeunes au théâtre et à la production d’un œuvre artistique. Katherine s’amuse beaucoup dans cette activité.

C’est avec cela en tête que je me suis mis récemment à réfléchir à comment nous sommes tentés de chercher à faire du sens et à guérir des blessures subies dans des situations difficiles que nous avons vécues dans notre passé.  Nous rejouons sans cesse dans notre tête, et souvent même inconsciemment dans nos relations avec les autres, le même scénario pour essayer de trouver une issue à ce que nous avons vécu de pénible dans le passé. Une personne qui, dans son enfance, s’est sentie diminuée par l’attitude critique ou trop exigeante d’un parent, reproduit plus tard dans sa vie le même scénario dans toutes ses relations avec les autres. Les acteurs, le décor, les costumes changent, mais le même scénario se reproduit indéfiniment. L’autre (ce peut être un homme, une femme ou même Dieu) est perçu comme le parent à qui l’on cherche à plaire et devant qui ces tentatives échouent continuellement. Cette mise en scène perpétuelle, au lieu de permettre à la personne de sortir de son dilemme, l’y enferme plus solidement. Même les tentatives bienveillantes d’amis qui interviennent pour essayer d’aider la personne à en sortir sont vouées à l’échec, car eux-mêmes deviennent alors des acteurs dans le drame vécu par celui ou celle qu’ils voudraient aider.

Suis-je alors condamné à vivre emprisonner dans mes enfer-mements – ces "enfers" vécus au quotidien? Je ne crois pas que ce soit le cas. Il y a, au plus profond de chaque personne, une source de vie qui est assez puissante pour percer un passage, une porte de sortie, dans les murs les plus épais. L’ami le plus aidant n'est pas celui qui me donne des conseils ou des recettes, mais celui qui s’assoit avec moi et, en silence, écoute avec moi le doux murmure de cette source de vie à l’œuvre dans mon coeur.  

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