Saturday, 30 January 2021

Un coeur pour accueillir et des oreilles pour écouter

Après un infarctus à l’âge de 40 ans, j’ai senti le besoin de me tourner vers les personnes malades pour les accompagner dans ce qu’elles vivaient. Je suis donc devenu bénévole dans une résidence de soins de longue durée près de l’école où j’enseignais. Je faisais partie d’une petite équipe supervisée par l’agent de pastorale de l’établissement. Il y avait 75 résidents dans la section de l’édifice dont j’étais responsable. J’ai vite compris que ce dont les résidents avaient avant tout besoin était d’oreilles pour les écouter et d’un cœur compatissant pour accueillir leur histoire et qu’il fallait prendre le temps nécessaire pour faire cela. J’enseignais à plein temps à l’époque et je n’avais que quelques heures par semaine à consacrer à ce bénévolat.  Je n’arrivais à voir que quelques personnes par mois.

Cette année-là, j’avais deux classes d’enseignement religieux en 8ième année. Un jour, en les regardant, je me suis dit, « Voilà beaucoup d’oreilles et de cœurs qui pourraient accueillir les histoires des personnes que je n’ai pas le temps de visiter à la résidence. » J’ai donc organisé des visites bimensuelles à la résidence avec ces jeunes de 13-14 ans. Deux jeunes allaient ensemble visiter la même personne pendant toute l’année scolaire. Des liens profonds se sont créés entre eux. Je prenais aussi du temps en classe pour discuter avec les jeunes de leur expérience et de ce que ces visites leur apportaient. Lors d’un de ces échanges, un jeune homme m’a dit, « Les vieux sont comme nous les ados. Personne ne les écoute. » Quand un cœur se met à battre à la même cadence que celui d’un autre, c’est que la compassion est en train de naître. Je n’aurais pas pu enseigner cela dans une salle de classe.

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