Du début de septembre à la fin de décembre 2013 j’ai eu le grand plaisir de faire des aventures avec ma petite-fille Katherine.
J’arrivais chez elle vers 7h30 le matin et Marie-Claude partait alors pour le travail. Il restait donc une heure et demi avant d'aller reconduire Katherine à l'école. Quand la température le permettait, nous prenions une marche en direction du parc qui se trouvait à quelques coins de rue de chez elle. Là, elle se balançait pendant que moi j’obéissais à ses ordres et la poussais fort… plus fort grand-papa… pour qu’elle puisse voler aussi haut qu’un oiseau.
Parfois, nous marchions jusqu’à l’église Saint-Joseph qui, ces matins-là, se transformait en château. Pas loin du château se trouvait Marie, Joseph et Jésus et nous prenions le temps de les saluer en passant. De temps en temps, Marie avait de petits secrets à raconter à Katherine. Lors d’une de ces visites, nous sommes allés dans le cimetière qui se trouve à côté du château. Il y a un grand crucifie à l’entrée du cimetière. J’ai expliqué à Katherine que c’était Jésus qui était sur la croix. Quelques jours plus tard, nous sommes retournés au même endroit. Jésus était toujours là sur la croix. Pour Katherine, il n’y avait qu’une seule explication possible pour cela. Jésus était pris et ne pouvait plus descendre. Elle est donc allée dire à Marie que Jésus était pris et qu’il avait besoin d’aide pour descendre. Elle est restée devant la statue de Marie quelques secondes à la regarder. Puis elle s’est tournée vers moi et m’a dit, « Marie ne bouge pas ! » Elle ne comprenait pas pourquoi la maman de Jésus ne se dépêchait pas pour aller l'aider. Je ne savais pas trop quoi répondre et je lui ai simplement dit qu’elle irait l’aidé plus tard quand nous serions parties. Je n'ai pas osé retourner au cimetière avec Katherine depuis ce matin-là.
Katherine attendait l’Halloween avec anticipation. Elle m’a parlé pendant des semaines du costume qu’elle porterait et, un matin, elle m’a demandé quel costume moi je porterais. Je lui ai répondu que j’étais déjà déguisé pour l’occasion – que je portais mon costume de grand-papa. Avec le temps froid, nos aventures se faisaient de plus en plus au chaud dans des centres d’achat ou de grands magasins comme le Wal-Mart et le Canadian Tire qui ouvraient leurs portes tôt le matin. Katherine aimait visiter les décorations d’Halloween au Canadian Tire où il y avait plusieurs rangés de décorations pour l'occasion. Elle aimait avoir un peu peur… mais pas trop peur. Elle me répétait souvent que c’était « pour faire semblant » et qu’il n’y avait donc pas de raison d’avoir peur. La première fois que nous avons visité les décorations d’Halloween au Canadian Tire, nous avons vu toute une rangée de statuettes du même vieux sorcier à l'air rabougri et menaçant. Katherine ne voulait pas être trop proche de celles-ci. Elle les a tout simplement contemplé de loin et m’a dit, « Beaucoup de grands-papas. »
En décembre c’est Noël qui prenait le premier plan. Quand nous faisions des courses au Wal-Mart, Katherine poussait le panier en chantant "Vive le vent d'hiver."
Un matin, quand je suis arrivé chez elle, elle m’attendait à la porte avec un biscuit dans sa main. Je savais que Marie-Claude et elle avait cuisiné cette semaine-là – des bonhommes en pain d’épice. J’ai donc pris pour acquis que le biscuit était le fruit de ce projet culinaire. Si ma petite-fille m’offrait un biscuit qu’elle avait fait elle-même je ne pouvais pas le refuser, même si celui-ci m’apparaissait plutôt étrange et peu appétissant. Je l’ai donc pris et aussitôt mis dans ma bouche pour le croquer. En mordant dedans j’ai vite compris que le biscuit était fait de pâte à modeler. Pendant ce temps, Katherine me regardais en silence. Elle n'en croyait tout simplement pas ses yeux. Plus tard ce matin-là, visiblement inquiète pour son grand-papa qui, de toute évidence, ne savait pas ces choses-là, elle s'est fait un devoir de m'expliquer qu’il ne fallait pas manger les biscuits « pour faire semblant ».
Pas besoin de faire ses bagages, ni d'aller bien loin pour partir à l'aventure. Il s'agit de se parer d'un coeur léger, un coeur d'enfant, de hisser les voiles et de laisser le vent d'hiver ou de n'importe quelle saison nous emporter là où il voudra bien.
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