Cette année-là à la Polyvalente Louis-Joseph Papineau, j’avais un tout petit groupe d’étudiants dans une classe du secondaire V (11ième année). Une des activités que je leur ai proposées était une visite à la maison de l’Arche à Gatineau (Hull à ce moment-là) . Les résidents de l’Arche nous ont accueilli pour quelques heures. Nous avons pris un repas avec eux et célébré une Eucharistie ensemble.
Quelques
semaines plus tard, c’était à notre tour de les accueillir au Café chrétien de
Papineauville où j’étais animateur les vendredis et
samedis soir. Nous avions planifié un petit repas : une chaudronnée des
bonnes fèves au lard de Diane et des baguettes de pain français. Le prêtre qui
dirigeait la maison de l’Arche devait ensuite présider à une Eucharistie. Pour
terminer la soirée, quelques-uns des jeunes de l’équipe du Café chrétien
devaient faire une animation musicale, quelques chants chrétiens.
Tout s’est
passé comme prévu jusqu’au moment de l’animation. Euclide, un des habitués du
Café, un jeune homme qui avait une légère déficience mentale, est monté sur l’estrade
où les chanteurs et les musiciens venaient de prendre place. J’ai eu un moment de
panique quand j’ai constaté qu’il avait décidé que, dans les circonstances, c’était
lui qui devait faire l’animation. Mes craintes se sont toutefois vite dissipées
quand j’ai vu ce qui s’est produit ensuite. Il a invité la vingtaine de personnes
présentes dans la petite salle à se lever, à danser au rythme de la musique, et
à chanter. Pour une quinzaine de minutes, toute l’assemblée s’est mise en
mouvement en se balançant avec les mains levées et en chantant au son de la guitare.
Ce soir-là, j’ai vu le ciel s’ouvrir sur cette petite assemblée et déverser un torrent
de joie tel que je n’avais jamais vu auparavant et que je n’ai pas revu depuis.
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