Thursday, 17 December 2020

« Je pensais comme un enfant »

 « Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant,
je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant.
Maintenant que je suis un homme,
j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant. »   
 - 1 Corinthiens 13.11

Mon petit fils Daniel n’avait pas encore un an quand la première tempête de neige est venue revêtir tout ce que l’on voyait à l’extérieur d’un épais manteau de blanc. Le soleil s’était mis de la partie et le spectacle était féerique - une merveilleuse journée hivernale lumineuse et scintillante !

Nous vivions alors à Kelowna en Colombie-Britannique où les hivers sont souvent très courts. Daniel était donc trop jeune pour se souvenir des neiges de l’hiver précédent. Cette neige fraîchement tombée serait donc une expérience nouvelle pour lui. Quand je l’ai vu entrer dans la cuisine ce matin-là, en courant comme il en avait l’habitude, j’avais hâte de voir sa réaction. Arriver devant les portes patios dans notre cuisine qui donnaient sur la grande cours derrière notre maison, il s’est arrêté soudainement, les yeux grands ouverts comme s’il cherchait à comprendre ce qu’il voyait. Après une minute de silence, il s’est exclamé, « Dégât ! ». C’était le mot qu’il employait invariablement quand il renversait accidentellement du lait sur la tablette de sa chaise haute.

Je souris encore aujourd’hui en revivant ce moment-là. Je dois toutefois admettre que le grand-papa de Daniel est lui aussi quelquefois enclin à « penser comme un enfant » et à ne voir qu’un « dégât » là où pourtant l’Évangile m’invite à reconnaître la merveille que Dieu est en train d’accomplir dans ma vie. Trop souvent, je constate mes faiblesses sans les voir avec les yeux miséricordieux du Père. Trop souvent, je fais l’expérience de ma fragilité et de mon impuissance sans comprendre que celles-ci sont les lieux où se manifeste la puissance de Dieu. Trop souvent, je crains l’échec, la souffrance, la perte et la mort sans saisir qu’en Jésus, même ces expériences pénibles débouchent sur la résurrection et la vie. Trop souvent j’oublie que

« …ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes,
ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes,
ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu
qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. »  Romains 8, 38-39

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